Journaliste auvergnat arrivé récemment en région Centre, je me devais en tant qu’adepte de musiques amplifiées de ne pas attendre la 39ème édition du Printemps de Bourges pour prendre le pouls de la cité berruyère en matière de musique. Quoi de mieux alors qu’un concert du groupe Pigalle? Impossible de résister à la tentation de découvrir l’un des fondateurs de la scène rock française dans un endroit ô combien mythique comme le Nadir, salle de concert nichée sur la friche culturelle de l’Antre-Peaux.

Pigalle, boires et déboires de l’ordinaire contés avec sensibilité

Samedi soir, carte blanche était donc donnée par l’association Emmetrop au groupe tricolore Pigalle. A charge pour François Hadji-Lazaro, chanteur charismatique à la gouaille inimitable, de faire trembler les murs du Nadir. Connaissant les « scuds » sonores de l’ex-chanteur du groupe de rock les Garçons Bouchers, je m’attendais plutôt à une prestation scénique propice à des pogos sauvages entre punks à chien. Le tout à grand renfort d’éclaboussures de bière.

En réalité, il n’en fût rien. Tant mieux, car au travers de l’album « T’inquiète… », j’ai (re)découvert un François Hadji-Lazaro désormais amateurs de vins à l’instar du Sancerre. Lors du concert au Nadir, celui-ci a ainsi dévoilé bien d’autres facettes de son univers artistique singulier. Capable de passer en revue une douzaine d’instruments de musique, le « titi » parisien et ses trois acolytes, ont su livrer une prestation intimiste. Fil conducteur du concert de Bourges, les boires et déboires de gens ordinaires ballottés dans des histoires chaotiques. Le tout admirablement dépeint dans des titres tantôt mélancoliques tels « Chez Monsieur Mohamed » et « Le souvenir de son sourire » voire plein de révolte comme « J’ai versé l’essence tout autour des granges », émouvant hommage à la détresse rencontrée par le monde agricole. Sans oublier quelques classiques du répertoire made in Pigalle comme Dans la salle du bar tabac de la rue des Martyrs.

(Crédits photos : 3C Tour / principale // Autres photos / DC).

L’Antre-Peaux en images (ci-dessous)